Investir dans la planification familiale, C’est sauver des vies ! Tel était le thème du lancement officiel du Plan d’Action National Budgétisé de la planification familiale du Mali à l’horizon         2019-2023, là plaçant au cœur des préoccupations du gouvernement malien.

Cette cérémonie s’est tenue à l’hôtel Salam de Bamako, ce 16 Juillet 2019 dernier, sous la présidence du Ministre de la santé et des affaires sociales, Monsieur Michel Amalla Sidibé  et en partenariat avec le chef de file des partenaires techniques et financiers, Madame Josiane Yakibo et du représentant de l’USAID, Docteur Patrice Coulibaly.

Rappelons que la santé de la reproduction notamment la planification familiale est un vecteur clé de croissance  socio-économique  d’un pays en voix en développement tel que le Mali. La santé maternelle et infantile fortement affectée par les décès de cette couche défavorisée de la population mais pourtant majoritaire que constituent les femmes et les jeunes, mérite une prise en charge particulière et un meilleur accès aux soins de  santé.

La première intervention fut celle du point focal de la planification familiale, Madame Yalcoué Aoua Guindo, qui a présenté le plan d’action national qui s’articule autour de six axes stratégiques. 

En premier lieu, la création de la demande auprès des populations notamment chez les jeunes, adolescents, femmes et hommes y compris en contexte humanitaire en développant un partenariat stratégique avec les élus locaux, les leaders communautaires et religieux.

Elle a ensuite évoqué l’accroissement de l’offre des services de la planification Familiale (PF) de qualité y compris en contexte humanitaire à travers le renforcement des interventions à haut impact (PFPP, DBC, équipe mobile, intégration PF-vaccination/nutrition /SAA/VIH) et le développement des partenariats public-privé.

Toujours dans le cadre du plan national, elle a mentionné l’assurance de la sécurisation des produits et intrants de la PF à travers le respect des engagements financiers, l’amélioration de la qualité des données logistiques, le renforcement des capacités des ressources humaines et de la disponibilité des produits et intrants jusqu’au dernier Kilomètre.

Est également prévu, la création d’un environnement favorisant la PF comme moyen de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile et pour contribuer à l’atteinte du dividende démographique à travers le renforcement de la multisectorialité, de l’ancrage institutionnel, de l’implication des responsables au plus haut niveau, de l’application des textes juridiques et politiques. 

Le cinquième axe porte sur le renforcement de l’engagement de l’état à mieux s’investir  en augmentant le budget national alloué au programme de la PF, y compris l’achat des produits contraceptifs et la mobilisation des ressources des collectivités, celles des partenaires stratégiques et financiers et du secteur privé.

Et pour terminer en dernier point, un renforcement de la coordination des interventions à tous les niveaux, sous le leadership du MSHP, par la mise en place des comités de coordination et de suivi du PANB au niveau des régions et des districts, la compilation, l’analyse, la remontée et l’utilisation des données pour la prise de décisions.

S’élevant  à 72 186 854 157 FCFA, le plan ainsi budgétisé visera l’objectif ambitieux de prévalence contraceptive moderne de 30% d’ici 2023. Et avec l’utilisation des contraceptifs modernes, on aura ainsi 582 000 grossesses non désirées évitées, 208 000 avortements à risque évitées et 2 500 décès de mères évités.

Le chef de file des partenaires techniques et financiers, Madame Josiane Yakibo, dans son discours  a salué et remercié tous les partenaires pour leurs accompagnements et engagements, aussi bien  financièrement que techniquement, mais aussi l’implication de l’état malien à vouloir faire de la PF l’une des priorités dans sa politique gouvernementale.

Pour donner le ton du lancement, le Ministre de la santé et des affaires sociales, M. Michel Amalla Sidibé  a quant à lui, salué tous ceux qui ont contribué à l’élaboration de ce plan budgétisé et confirmé l’engagement du gouvernement à faire sienne cette lutte en faveur de la PF au Mali. Selon ses propos, ‹‹ la planification familiale est plus qu’indispensable, aujourd’hui. Le taux de prévalence contraceptive pour les femmes en âge de procréer était de 9,9% en 2003, nous nous sommes fixés à l’époque pour objectif une augmentation de ce taux d’au moins 15% en 2018. Selon les dernières enquêtes ce taux était à 16% d’où une augmentation de 1% du taux visé. Nous devrons convenir que ces 16% sont des privilégiées, des femmes qui vivent dans les milieux urbains et qui ont accès aux services de santé. Il faut donc des stratégies de planification familiale qui nous permettent d’aller vers les populations les plus délaissées c’est à dire toutes ces femmes qui sont malheureusement loin des services de santé, qui sont mal informées et n’ayant pas la chance de bénéficier des avantages de la science »

La cérémonie  s’est clôturée sous les mots de lancement officiel du plan national budgétisé à l’horizon 2019-2023 pour la planification familiale au Mali par le Ministre de la santé et des affaires sociales, M. Michel Amalla Sidibé.

Vivement une meilleure santé de la reproduction pour tous au Mali !

Mariam Kouyaté pour Nouvelles du Mali.