Pour la première fois de l’histoire, un pays africain vient de bénéficier  de la part de la CPI d’une ordonnance de réparation en faveur des victimes suite à une plainte par rapport à la démolition de biens cultuels.

Cette rencontre organisée par la Représentation de la Cour Pénale Internationale en République du Mali, s’est tenue le mardi 15 octobre 2019 à l’hôtel Sheraton de Bamako a vu la participation d’une vingtaine d’organes de presse.

Elle a été présidée par une mission de sensibilisation composée du porte-parole et responsable de la section de l'information et de la sensibilisation du service des affaires publiques de la CPI, Monsieur Fadi El Abdallah, de la chef d’unité de sensibilisation, Madame Violeta Willemsen-Curcic, d’un conseiller en coopération internationale, Monsieur Richard Nsanzabaganwa,  et fonctionnaire chargée de l'information au Bureau du procureur, Mme Nicola Fletcher.  

L’objectif de cette mission d'information et de sensibilisation de la CPI est  d’apporter plus d’’éclaircis sur son travaille en général  et particulièrement sur les affaires encours concernant le Mali, notamment  les affaires de Monsieur Al-Hassan Ag Mahmoud et de Monsieur Ahmad Al Madhi  qui vient justement de recevoir une ordonnance de réparation en faveur des victimes.

En effet, la CPI est une institution judiciaire internationale qui a vocation de prendre en charge des affaires des pays qui sont non seulement  membres du traité du statut de Rome, mais aussi là ou il n’a y a pas moyen de faire la justice nationale

Selon Monsieur Fadi El Abdallah, la CPI n’enquête sur une affaire que quand cette dernière est initiée par le conseil de sécurité, le bureau du procureur ou à la demande d’un gouvernement membre. Ces affaires peuvent se traduire par des crimes contre l’humanité, les crimes de guerres, des crimes de génocides et bien d’autres du genre.

Ainsi, Monsieur Richard Nsanzabaganwa a lancé un appel, « la CPI suit de près les attaques au centre du Mali et le bureau se rend disponible pour toute forme de synergie nécessaire entre la justice nationale et le bureau du procureur.»

Au total 120 pays ont signé le traité dont 33 pays africains incluant le Mali.

Dans le cas de l’affaire Al Madhi, le suspect a été reconnu coupable le 27 septembre 2016 de crimes de guerre dirigés intentionnellement contre les bâtiments à caractère religieux et historiques à Tombouctou en juillet 2012.  

Dans cette affaire, une ordonnance de réparation en faveur des victimes a été rendue par les juges de la CPI comme cela doit se faire  au cas où l’accusé est est reconnu coupable.

Cette réparation se passe en plusieurs étapes, d’abord afin  de réhabilité les bâtiments détruits, ensuite en assurant une assistance psychologique à la population de Tombouctou qui a subi un traumatisme lors des attaques, et enfin, en dédommageant les familles héritières dont les ressources financières dépendaient exclusivement de l’existence des bâtiments. Au total la CPI a évalué les préjudices  à 2.7 millions d’euro que doit mobiliser le Fond au Profit des Victimes.

Assétou Diarra pour Nouvelles du Mali