La grossesse est une période dans la vie d’une femme où son organisme subi de multiples changements. Ces changements de façon générale  la rendent  plus fragile donc exposée plus facilement à des infections.

Selon Mme Traoré assise à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako

, pour une consultation gynécologique et enceinte de trente deux semaines : « Chaque matin, quand je me réveille de mon sommeil, j’espère que c’était un cauchemar et que maintenant que je suis réveillée, on va me dire que le coronavirus n’existe pas ! Autant j’étais heureuse à l’annonce de ma grossesse, autant j’ai peur de l’accouchement car avec ce virus les hôpitaux ne sont plus sûrs. J’en arrive même à penser à un accouchement à domicile. Vraiment j’y pense. »

Les données récentes étant rares au Mali, selon le Fond des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), chaque année et comme Mme Traoré, elles seraient environ plus de 50 millions de femmes enceintes à travers le monde ; toutes s’inquiètent du sort que leur réserve l’avenir avec cette pandémie COVID-19.

Le monde entier vacille aujourd’hui à cause de ce fléau. La liste de ses victimes s’allonge de jour en jour. Qu’est ce que les coronavirus et le COVID-19 ?

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), La COVID-19 est la maladie infectieuse causée par le dernier coronavirus qui a été découvert. Ce nouveau virus et cette maladie étaient inconnus avant l’apparition de la flambée à Wuhan en Chine en décembre 2019.  Ainsi, Les coronavirus forment une vaste famille de virus qui peuvent être pathogènes chez l’homme et chez l’animal.

Face à cette pandémie, les femmes enceintes seraient –elles plus exposées que le grand public ? Les femmes qui viennent d’accoucher doivent elles allaiter leurs enfants si la maman est positive au COVID-19 ?

Nouvelles du Mali a fait a mené l’investigation pour vous aider à comprendre et à répondre aux questions que vous vous posez.

« Une femme enceinte ne peut pas transmettre le coronavirus (COVID-19) au fœtus via le placenta », rassure le professeur Olivier Picone, gynécologue obstétricien. Pour autant et reprécise t-il « il n'y a aucune preuve permettant d'affirmer une transmission de la mère à l'enfant pendant la grossesse ».

Ce qui est sûr, c’est qu’il est à ce jour trop tôt pour se prononcer sur cette question car les avis restent variés comme nous le confirme cette déclaration de l’UNICEF : « Pour l’heure, les éléments dont nous disposons sont insuffisants pour établir si le virus se transmet de la mère au fœtus durant la grossesse ou pour déterminer ses effets potentiels sur le fœtus. » 

Alors que çà soit avant, pendant ou après l’accouchement les risques sont là, et les agents de santé devront redoubler d’efforts dans la prise en charge des femmes enceintes en cette période de pandémie COVID-19.

Selon l’OMS, Les études menées à ce jour semblent indiquer que le virus responsable de la COVID-19 est principalement transmissible par contact avec des gouttelettes respiratoires, plutôt que par voie aérienne. Il peut donc se transmettre au contact d’une personne infectée par une toux ou un éternuement ou au contact d’un objet infecté.

En l’absence de vaccin, les mesures barrières s’imposent donc encore plus à toutes les femmes enceintes sinon aucune étude ne permet à ce jour de se prononcer sur le fait que le virus ne provoque également pas de malformation pour le bébé en chemin. 

C’est ce que nous confirme le Docteur Diarra, généraliste à Bamako : « Les médecins ne peuvent pas trop se prononcer sur la maladie pour le moment mais ils préconisent de suivre les mesures d’hygiène et de rester à la maison sauf en cas de forces majeures. »

D’après ce dernier, les consultations des femmes enceintes continueront normalement dans les services de santé. Les médecins étant munis de masques et de gants, les salles de soins seront désinfectées après le passage de chaque cas suspects. Et pour celles qui présenteront éventuellement des symptômes de coronavirus, elles seront testées et si c’est positif, ces dernières seront orientées vers les services prévus par l’Etat où elles pourront bénéficier de suivis adéquats et prioritaires.

Toujours selon ses propos : « S’il y a confinement à domicile, pour les cas moins urgents qui ne nécessitent pas de déplacement, ce sera difficile pour nous de faire des téléconsultations comme le font les médecins en Europe. La plupart de la population n’ayant pas les moyens de s’offrir la connexion Internet nécessaire. Plusieurs rendez-vous seront annulés mais les patientes pourront toujours bénéficier de l’assistance des agents de santé par téléphone. »

Cette situation ne présage rien de bon comme s’en inquiète Mme Guittèye Fatoumata, mère de deux enfants dont le dernier âgé de seulement quelques semaines est souffrant : « j’ai accouché, il y a juste quelques semaines et pourtant je suis obligé de venir à l’hôpital car mon enfant est malade et si je me fais contaminée par ce virus, que ferais je ? Dois-je continuer à allaiter mon enfant ? »

Selon l’UNICEF, « Compte tenu des bienfaits de l’allaitement et du rôle insignifiant du lait maternel dans la transmission d’autres virus respiratoires, la mère peut continuer d’allaiter, tout en observant les précautions nécessaires. Les mères trop malades pour allaiter doivent être encouragées à tirer leur lait et à le donner à leur enfant à l’aide d’une coupelle et/ou d’une cuillère propres tout en observant les mêmes méthodes de prévention de l’infection. »

Rappelons que jusque-là et contrairement aux adultes, le covid19 n’a pas été pour le moment très agressif avec les enfants qui le supportent assez bien sauf ceux qui ont déjà d’autres problèmes de santé qui affaiblissent leur système de défense et/ou respiratoire.  Il est donc nécessaire de les maintenir à la maison (ne pas les laisser toute la journée en pyjama), de leur faire réviser les leçons, de faire des jeux et un peu de sport avec eux pour les occuper,  de leur laver très souvent les mains avec de l’eau et du savon pendant au moins 20 secondes et de leur couper les ongles.

Autre rappel pour les mamans cette fois-ci, celles qui présentent des symptômes, mais qui vont suffisamment bien pour allaiter, doivent porter un masque à proximité de leur enfant (y compris pendant qu’elles le nourrissent), se laver les mains avant et après avoir été contact avec lui (y compris pendant qu’elles le nourrissent) et nettoyer/désinfecter les surfaces contaminées, comme doit le faire toute personne infectée de manière présumée ou confirmée par la COVID-19 et en contact avec d’autres personnes, notamment des enfants.  

La COVID-19 peut survivre sur les surfaces pendant plusieurs heures, mais de simples désinfectants tels que le savon peuvent les tuer. Par contre l’alcool ne tue pas les virus, donc vigilance à la contrefaçon.

Mariam kouyaté  et Assétou Diarra pour Nouvelles du Mali