C’est la saison des pluies, période habituellement difficile pour les ménagères, tout devient cher à cette époque de l’année, de la salade jusqu’aux légumes, rien n’échappe à cette hausse des prix.

Ici nous sommes à Bamako au marché  « wonida », le coin par excellence des légumes, l’endroit est plein à craquer et c’est là que les vendeuses des marchés de proximité s’approvisionnent généralement en légumes.

Cette période est habituellement propice aux gombos mais cette année ce légume est aussi cher que les autres.

D’après saly, une vendeuse,  « le gombo est rare cette année or c’est un légume de la saison. » Elle dispose d’un petit seau qu’elle vend rempli à 1500Fcfa. C’est ce même seau qu’elle cède à la même saison à 750Fcfa d’habitude. Elle vend également un autre seau beaucoup plus grand à 4000Fcfa et qui se vendait à 2500Fcfa la même période durant les années précédentes.

Un peu plus loin, on a des vendeuses de tomates qui se plaignent également. Les petits paniers d’habitude remplis à ras bord qui se vendaient à 500f avant se retrouvent presque vides pour le même prix.

Les choux de tailles moyennes sont en tas à partir de 1000f, les vendeuses sont unanimes, il n’y a plus de céléri ni de persil en tas sauf chez quelques rares privilégiées. Ces petites feuilles utilisées pour relever le goût de nos plats sont inaccessibles aujourd’hui.

Ramata, une autre vendeuse nous parle des piments qu’elle vend, le petit panier de 250f à 300f est monté jusqu’à 500f et n’est plus bien rempli. A côté d’elle, une autre personne vend les tas de trois poivrons de taille moyenne à 200Fcfa. Quant aux carottes, elles sont cédées à 1000Fcfa le kg.

Madame Coulibaly, une acheteuse  nous confie ne plus acheter certains produits au marché comme les  céléris, elle s’approvisionne plutôt en sachet de poudre que font certaines industries et qui d’ailleurs marche beaucoup ces derniers temps.

Une cantinière venue faire sa course nous explique n’avoir pas le choix, elle est obligée d’acheter tous ceux dont elle a besoin quel que soit le prix du marché mais affirme que cela jouera également sur les quantités de ces plats qu’elle sert aux clients et aussi sur les menus qui deviennent moins variés.

Pour les cuisinières qui n’ont pas le temps d’aller au marché et se servent avec les vendeuses de proximité dans les quartiers, le sort est encore plus dure parce que ces vendeuses sont obligées de rajouter le prix de transport du lieu de ravitaillement au lieu de destination et aussi le petit bénéfice qu’elles cherchent dessus.

Ainsi, au marché de sébénicoro, nous constatons que le kg d’oignon est cédé à 400Fcfa et la pomme de terre à 500Fcfa. D’après les vendeuses, ces deux tubercules étaient vendus respectivement à 250Fcfa et à 300f il y a seulement dix jours. Elles affirment que les prix grimperont encore plus et plus vite qu’on ne le pense étant donné que la pluie a commencé à tomber. La saison des pluies n’étant pas habituellement favorable à l’oignon et aux pommes de terre, les ménagères ne sont pas au bout de leur peine surtout avec l’approche de la fête de Tabaski qui sera une raison supplémentaire pour une éventuelle hausse des prix.

Avec cette flambée des prix des condiments, nos cuisinières doivent désormais apprendre la bonne conservation de certains légumes en les achetant en quantité lorsque c’est la saison pour les sécher et bien les garder pour la prochaine saison des pluies.

 

Retrouvez la semaine prochaine dans la même rubrique « les dépenses pour la fête de Tabaski »

 

Mariam Kouyaté pour Nouvelles du Mali.