Pour lutter efficacement contre la prolifération des armes légères un plan d'action 2019-2023 vient d'être adopté par le secrétariat permanent lors d’un atelier. En cette occasion, nous avons interrogé le colonel major Nema Sagara, une des amazones des forces armées et de sécurité, aujourd'hui secrétaire permanente de la lutte contre les armes légères. Voici sa réaction

 Parlez-nous un peu des objectifs de cet atelier

C N.S : C'est pour valider notre plan d'action sur la lutte contre les armes légères et les petits calibres. C'est un plan d'action de cinq ans allant de 2019 à 2023, des activités seront menées courant ces cinq ans afin de minimiser les risques liés à la prolifération des armes légères et de petits calibres.

Est-ce qu'aujourd'hui vous avez des chiffres par rapport à ça sur le plan national ?

C N.S : J'ai toujours dis qu'on ne peut pas estimer. Je dirais qu'on ne peut même pas estimer les armes qui circulent seulement à Bamako. Donc si vous prenez le Mali tout entier, vous trouverez que les armes circulent non pas seulement à Bamako mais je veux parler du Mali, c’est simplement inestimable. Parce que quant on va de la Libye à l'arrivée des Jihadistes avec les difficultés des frontières ce n'est vraiment pas facile. Ce qui est sûr, il y a des millions d'armes qui circulent de nos jours au Mali et ce n'est pas normal. Il y a un flux de sortie et d'entrée d'armes sur toute la République du Mali.

Peut-on savoir les risques liés à la prolifération des armes légères?

C N.S : Le risque, c'est quand il y a des armes qui circulent illégalement, il y a des morts sinon il y'aura des morts partout, c'est l'insécurité qui se généralise et c'est la peur qui va s’installer, donc pour éviter tout ça, nous voulons la paix, il faut donc de la sécurité pour que le pays se développe. Sans la sécurité, le pays ne peut se développer parce que les gens ont peur de se déplacer.

Quelles sont les mesures prises?

C N.S : Il y’a ce plan d'action que nous validons, ce plan d'action consiste à trouver les voies et moyens de lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres. Pour cela, nous avons besoin d'informer et d'être informés sur ce fléau. Nous formons aussi des gens pour les collectes d'armes.

Un message à la population?

C N.S : Le message c'est de dire à la population malienne du Sud au nord, de l'Est à l'Ouest d'être sensible au problème. Il faut que les populations soient engagées pour qu'ensemble on puisse lutter efficacement contre le fléau qui ne profite à personne. La preuve est qu'il y a eu récemment l'explosion à Koulikoro, ça pouvait toucher un innocent. Donc c'est un danger pour la société et tout le monde peut être concerné.

Amadou Kodio

SourceLa Lettre du Mali