Le « Baya » est un ensemble de perles utilisé par les femmes africaines qui l’attachent autour des reins pour renforcer leur féminité et embellir leur taille. C’est une parure qui se met en dessous des habits.

 La perle de reins est un héritage de nos aïeux qui l’utilisaient comme parure royale. A l’époque, les modèles de « Baya » différaient en fonction du rang de la personne. Par exemple, le « Baya » qu’utilisait la reine était différent de celui de sa fille et reconnaissable à vue d’œil. C’était donc un symbole de richesse et de pouvoir.

 De nos jours, cette parure est la proie de tous, grande comme petite et riche comme pauvre. Les perles de reins sont utilisées généralement comme gadget de séduction par les femmes et aussi chez les enfants comme protection contre certaines maladies de l’enfance notamment la diarrhée et contre les mauvais esprits.  

 Les perles utilisées pour confectionner le « Baya »  sont d’origines diverses. Elle  nous vient généralement d’Indochine, du Maroc et du Liban. Certaines plus chères sont des perles cultivées dans les moules qui poussent dans l’eau. D’autres moins chères sont conçues dans les usines avec  de la porcelaine, du caoutchouc, et des roches.

  Bien que le « Baya » soit utilisé dans toute la sous-région ouest africaine, le Sénégal détient le lead par rapport aux autres pays de par la créativité et l’originalité de leurs créations.

 Ainsi Selon Aminata Soumaoro, vendeuse  au marché Rose de Bamako, « depuis un certain temps, ceux sont les danseuses Sénégalaises qui ont ramené le « baya » à la mode, car elles le mettent à leur taille à la vue de tous pour danser. Ceux sont d’’ailleurs les Sénégalais qui nous ravitaillent, avec de modèles toujours plus modernes, sexy et même personnalisés. A ce que l’on sache, les perles de reins doivent être utilisées à majorité par les femmes mariées. Mais de plus en plus les jeunes filles s’y mettent, ce qui a tendance à dégrader les mœurs. Les parents ont un grand rôle à jouer car ils doivent mieux éduquer leurs enfants en les défendant d’utiliser ces types de « Baya »  réserver à l’intimité sexuelle. »

 Autre avis, celle de Madame Fifi Coulibaly également vendeuse également au grand marché de Bamako « non seulement, la femme séduit son mari mais elle met sa féminité en valeur pour elle, toutes les filles doivent porter le baya pour l’épanouissement du corps, s’est bon pour les rapports sexuels. »

 On distingue plusieurs types de parures. Certaines sont moyennes, d’autres avec  de toutes petites perles très  fines, ou encore avec de grosse perles qui font beaucoup de bruit. Certains sont aussi fluorescents et produisent donc de la lumière dans le noir. D’autres « baya » appelés « Moro-moro »  sont faites avec des racines  et des arbres qui conservent la bonne odeur et ne doivent pas être en contact avec l’eau.       

 Selon les conseils de grand-mère et aux yeux de nos traditions, l’enseignement de l’usage du « Baya »  à nos futures mères permet de renforcer le lien entre homme et femme.

 La semaine prochaine dans la rubrique Musoya, nous parlerons des vertus du vetiver.

 Par Rokiatou Traoré pour Nouvelles du Mali